Cela consiste à écrire ce qui est parlé ! Ce peut être en présentiel, ou bien d'après un enregistrement vidéo ou audio. Cela vous semble simple ? La réalité est un peu plus complexe... La compréhension Pour commencer, il faut parfaitement saisir le propos afin de pouvoir le rédiger. Comme le disait Boileau : « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrive aisément. » Il convient de comprendre le sens global, ainsi que toutes les petites nuances, pour pouvoir les faire transparaître à l'écrit. Un contresens serait malvenu ! C'est pourquoi la transcription nécessite de la culture générale ou, a minima, une bonne dose de curiosité. C'est également ce qui la rend intéressante, de par la multiplicité des sujets abordés. Transcrire nécessite également une certaine neutralité. En effet, les débats peuvent être agités. Le ou la rédacteurice se doit de rester impartial·e, au-delà de son opinion personnel... Tous les avis doivent figurer dans la transcription, sans parti pris. Différents niveaux de transcription Il existe différentes manières de transcrire, selon le rendu souhaité. 📝 La première est dite in extenso. Elle répète simplement les propos tenus, sans aucune modification, si ce n'est les tics de langage récurrents. 📝 La deuxième est dite détaillée. Elle reprend l'intégralité des propos, dans l'ordre. La différence réside en la suppression de toutes les marques d'oralités. La syntaxe se conforme aux normes de la langue et les répétitions disparaissent. L'objectif est de fluidifier la lecture, tout en restant fidèle au discours d'origine. 📝 La troisième est dite synthétique. Il s'agit de résumer plus ou moins, selon la volonté du ou de la commanditaire. Dans ce cas, le ou la transcripteurice (ou transcriptaire, selon votre préférence) doit sélectionner les propos transcrits. Cette priorisation est liée à la compréhension du débat. La boucle est bouclée ! Qu'est-ce qui peut être transcrit ? Tout enregistrement ! Les transcriptions les plus fréquemment demandées sont celles de réunions des entreprises (CSE, CSSCT, CA,...) et des associations (commissions, CA,...) qui nécessitent ensuite la rédaction d'un compte-rendu ou d'un procès verbal. Un particulier peut également demander la transcription d'une vidéo souvenir ou d'un discours réalisé lors d'un évènement. Un exemple de transcription Vous trouverez ci-dessous un exemple de transcriptions sorti tout droit de mon imagination. En effet, pour des raisons de confidentialité évidentes, j'ai dû inventer ! Je n'ai pas encore eu à traiter ce sujet, mais j'en serais ravie.... J'ai imaginé la question suivante : • Est-il possible d’intégrer davantage d’inclusivité dans la communication de l’entreprise (PV compris) ? Voici les transcriptions : 📜Transcription In extenso (enregistrement) CSE : Oui. Alors, notre entreprise est à la pointe de la technologie. Pour garder son attractivité et son image positive, nous pensons qu’elle doit suivre l’évolution de la société. Pour ça, nous souhaitons être mieux représenté·es, aussi dans les paroles et les textes. Direction : D’accord, mais comment voulez-vous faire ? CSE : Alors, tout simplement en utilisant un langage plus inclusif. Par exemple, pour l’appellation générale, on propose un accord à la majorité. C’est-à-dire féminin si la majorité sont des femmes et masculin si la majorité sont des hommes. Si on ne sait pas, ou si c’est ex-aequo, on peut utiliser les termes neutres, comme « iel », « celleux », etc. Sinon, il existe également des mots épicènes. Eux, ils sont à la fois le masculin et le féminin, par exemple, comme « les membres » du CSE. « Membre » ça peut être lui ou elle, peu importe. Sinon, il y a aussi les néologismes, ce sont des nouveaux mots, comme « collaborateurice ». Direction : Pardon ? « Collaboquoi ? » CSE : « Collaborateurice ». C’est toute personne qui travaille pour l’entreprise. S’il est au pluriel, il représente l’ensemble du personnel de l’entreprise. Direction : Et vous êtes sûr·es que tout le monde va comprendre ? CSE : Oui, tout à fait, c’est une histoire d’habitude. Les gens vont s’habituer que ça soit écrit ou parlé. Direction : D’accord, et le point médian ? Vous ne pensez pas vous en servir ? CSE : Bien sûr que si ! On essaiera de ne pas en mettre partout, rassurez-vous. Alors, il permet d’accorder de manière neutre. Il évite aussi les doublets. Par exemple, « les candidats et les candidates » devient « les candidat-point médian-es ». C’est moins lourd. Direction : D’accord. Bon, je vous propose de faire un essai sur ce PV, pour voir ce que ça donne. De mon côté, j’en informe le service communication, pour en discuter avec eux… CSE : … avec « elleux ». Direction : J’en discute avec elleux, pour avoir leur avis et leurs compétences sur le sujet. CSE : Très bien, merci. On vous prépare ça. Si jamais le service communication a besoin d’une formation, j’ai le contact de personnes spécialisées sur le sujet. 📜Transcription détaillée CSE : Notre entreprise se situe à la pointe de la technologie. Afin de maintenir son attractivité et son image positive, nous devons suivre l’évolution de la société. C’est pourquoi nous souhaitons une meilleure représentativité, jusque dans le langage utilisé. Direction : Comment le traduiriez-vous concrètement ? CSE : Il suffira d’utiliser le langage inclusif qui peut se traduire par l’accord à la majorité, féminin le cas échéant. Dans le cas où le doute subsiste, les termes neutres, comme « iel », « celleux », etc., sont tout indiqués. Il existe également des mots épicènes qui représentent à la fois le masculin et le féminin, comme les « membres » du CSE. Enfin, nous préconisons l’utilisation de néologismes, nouveaux mots, comme « collaborateurice ». Direction : Pardon ? CSE : Le terme « Collaborateurice » au singulier désigne toute personne qui travaille au sein de l’entreprise. Tandis qu’au pluriel, il représente le personnel de l’entreprise. Direction : Êtes-vous sûr·es que tout le monde va comprendre ? CSE : Tout à fait, il s’agit d’en prendre l’habitude. Direction : Quid du point médian ? CSE : Utilisé lorsque nécessaire, il permet d’accorder de manière neutre, ou d’éviter l’accumulation de doublets et, ainsi, d’alléger le texte. Direction : Nous vous proposons un essai avec la rédaction de ce procès-verbal. J’en informe le service communication, pour faire le point sur leurs compétences à ce sujet. CSE : Très bien, d’autant plus que le service communication aura peut-être besoin d’une formation à ce sujet. Nous pouvons recommander des formateurices spécialisé·es. 📜Transcription synthétique Le CSE souhaite prolonger la modernité et l’attractivité de l’entreprise en s’adressant à toustes. Le langage inclusif utilise les outils suivants : - des accords à la majorité (masculine ou féminine) ; - des termes neutres (iel, celleux) ; - des termes épicènes (membres) ; - des néologismes (collaborateurice) ; - le point médian (candidat·e). La Direction propose un essai sur le présent procès-verbal, afin de s’assurer de la compréhensibilité du texte. Un point de compétences à ce sujet sera organisé avec le service communication.